Une actualitĂ© chasse une autre. Ainsi va la vie. En revanche, en GuinĂ©e, les faits sortent de lâordinaire.
AprĂšs la longue parenthĂšse liĂ©e aux funĂ©railles de lâex PremiĂšre dame DjĂšnĂš Kaba, hĂ©las, charcutĂ©es, Ă souhait, par des familles et dirigeants du pays, un autre feuilleton retient les attentions. Il caporalise dĂ©jĂ les dĂ©bats.
Les sĂ©quences sâannoncent dĂ©lirantes, car paraissant surrĂ©alistes. Câest le ministre de la Justice qui assĂšne des coups violents Ă son chef du gouvernement.
Dans un communiquĂ© au ton assumĂ©, ferme et dur, Charles Wright, comme Ă son habitude, vitupĂšre et menace. La menace, câest bien contre le Premier Ministre Bernard Goumou, quâil dĂ©fend, dorĂ©navant, de rencontrer les magistrats du parquet, sans son aval. Peut-on ainsi comprendre.
Lâancien procureur GĂ©nĂ©ral prĂšs la Cour dâappel de Conakry, pouvait avoir raison sâil nâavait pas prĂ©fĂ©rĂ© la dĂ©marche qui a Ă©tĂ© la sienne, pour recadrer son chef hiĂ©rarchique direct, cela sur le fondement des dispositions lĂ©gales portant statut des magistrats. CâĂ©tait alors dâagir discrĂštement pour rĂ©gler lâincomprĂ©hension.
Mais le Garde des sceaux qui ne se fixe aucune limite, et qui adore le conflit, en a cure de la maniĂšre. Il a dâailleurs rĂ©cidivĂ©, des jours aprĂšs, depuis son lit dâhĂŽpital, dâoutre atlantique, en direct dans lâĂ©mission ââOn refait le mondeââ sur Djoma Media.
Au tĂ©lĂ©phone, Charles Wright va Ă nouveau charger son chef, en accusant celui-ci dâĂȘtre partisan de petits arrangements au dĂ©triment de la justice, notamment dans le cas de Dr FodĂ© Oussou Fofana, quâil a autorisĂ©, lui bien sĂ»r, mais pas le juge, dâaller se faire soigner Ă lâĂ©tranger.
Ce nâest donc pas un premier accrochage, mais câest cependant, le tout premier dont il a voulu mettre au courant lâopinion.
Ces actions, analysĂ©es sous toutes les montures, sous tous les cieux, nâont de nom que la rĂ©bellion Ă lâautoritĂ© dont le pouvoir de commandement est consacrĂ© par la charte, le texte suprĂȘme qui gouverne la transition.
Le Garde des sceaux donne lâimpression de se battre pour une bonne justice. Sauf que le narratif est en conflit avec la rĂ©alitĂ©. De quoi il sâagit au juste, câest un constat fait par les opposants qui sont autour de la table de nĂ©gociation Ă propos du fonctionnement de la justice. Un fonctionnement dĂ©crit par ceux-ci comme Ă©tant sĂ©lectif qui tutoie le dĂ©ni et qui serait rĂ©dhibitoire Ă leur retour dans un processus quâon veut, dans le ton, inclusif.
Quand on a des activistes de la sociĂ©tĂ© civile, en particulier des responsables du FNDC dĂ©tenus en prison, au-delĂ du dĂ©lai rĂ©glementaire, sans quâils ne soient jugĂ©s ;
Quand on Ă©coute le parquet de la CRIEF annoncer une audience publique, quâils nâont aucun dossier pour soutenir les accusations de dĂ©tournement quâils ont pourtant Ă©noncĂ©es et dĂ©fendues, becs et ongles, plus dâune annĂ©e, contre un des accusĂ©s qui est par devant la cour ;
Et enfin quand la cour suprĂȘme lasse avec ses multiples renvois dans un dossier et produit un arrĂȘt non motivĂ© pour dĂ©bouter Kassory Fofana, dans un des nombreux pourvois de celui-ci, eu Ă©gard tout cela, on peut difficilement reprocher au Premier Ministre, dâavoir menĂ© une action de ce type, qui consisterait Ă dĂ©gager la responsabilitĂ© de lâexĂ©cutif dans ce qui est convenu dâappeler, des dĂ©nis de justice (excusez de peu).
Le Garde des sceaux nâest pas sensĂ© ignorer ces cas qui ne plaident pas en faveur de ses rĂ©formes spectacles, dont certaines, ont, au moins, le mĂ©rite dâĂȘtre saluĂ©es.
A dĂ©faut dâĂȘtre complaisant, le chef de lâexĂ©cutif qui se bat contre lâaile dure du CNRD, des colombes devenus des faucons, devrait prendre leurs responsabilitĂ©s.
Il est impĂ©ratif quâil agisse, non pas seulement contre la rĂ©bellion de Charles Wright, mais plutĂŽt contre les errements de la justice, dans le but de rassurer et ramener de la sĂ©rĂ©nitĂ©.
In DjomaMedia