Quelques minutes après la diffusion des résultats officiels indiquant la victoire d’Ali Bongo avec 64,27% des suffrages exprimés, un groupe de militaires a annoncé mercredi à la télévision l’annulation du scrutin et la dissolution des institutions gabonaises.
La confusion règne au Gabon ce mercredi 30 août. Quelques minutes après l’annonce des résultats de l’élection présidentielle de samedi, un groupe d’une douzaine de militaires gabonais a annoncé dans un communiqué lu sur la chaîne de télévision Gabon 24, abritée au sein de la présidence, l’annulation des élections et la dissolution des institutions. «Nous mettons fin au régime en place», ont-ils déclaré.
Après avoir constaté «une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos (…) nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place», a déclaré un de ces militaires disant s’exprimer au nom d’un «Comité de transition et de restauration des institutions». «À cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés», a-t-il ajouté.
«Toutes les institutions de la république sont dissoutes, le gouvernement, le Sénat, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle (…). Nous appelons la population au calme et à la sérénité et nous réaffirmons notre attachement au respect des engagements du Gabon à l’égard de la communauté internationale», a-t-il poursuivi, proclamant aussi la fermeture des frontières du pays «jusqu’à nouvel ordre».
L’autorité nationale en charge du scrutin venait juste de déclarer le président Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis quatorze ans, vainqueur de ces élections à un tour avec 64,27% des suffrages exprimés. Son principal rival Albert Ondo Ossa n’a recueilli que 30,77% des voix. Il avait dénoncé des «fraudes orchestrées par le camp Bongo» deux heures avant la clôture du scrutin samedi.
Des journalistes de l’Agence France-Presse ont rapporté avoir entendu pendant cette déclaration des tirs d’armes automatiques à Libreville.
RFI et AFP