A l’initiative de l’ambassade de Guinée au Royaume-Uni, c’est un Président du Conseil national de la transition convaincant selon ses interlocuteurs qui a évoqué le rôle de l’organe qu’il dirige et les réformes engagées par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) au Chatham House, le Royal Institute of International Affairs (RIIA), fondé en 1920, qui réunit intellectuels, universitaires, diplomates, hommes d’affaires britanniques et autres personnalités.
Heureux d’échanger avec ces personnalités britanniques de notoriété, Dr Dansa Kourouma a d’abord rappelé son parcours et ses expériences ainsi que les missions dévolues au CNT.
« Cette invitation nous honore et nous réjouit. Car, c’est une opportunité d’échanger avec vous, qui vous intéressez à l’Afrique, qui vous intéressez à la Guinée. C’est toujours une opportunité. Je suis et demeure un acteur de la société civile. J’ai été chercheur sur les questions de démocratie. J’ai aussi travaillé avec le National Démocratic Institute (NDI), avec IFES et beaucoup d’autres organisations internationales pro démocratie. Je suis donc dans mon milieu. En tant que Président du CNT de Guinée, je suis chargé d’une mission dans un délai, pour réfléchir avec tous les Guinéens, revisiter les bases de notre système démocratique, corriger les insuffisances, revoir les textes de lois, organiser les élections sur une base simple et rationnelle. C’est cela ma mission, celle que le Président de la Transition m’a confiée au non du peuple de Guinée. Parce qu’avant tout, je suis de la société civile. Il (président de la transition, ndlr) pense à ce titre qu’on peut faire autrement. Donc, le défi le plus important pour la Guinée aujourd’hui, à très court terme, c’est la finalisation de l’écriture de la nouvelle Constitution.
Ensuite, remettre en place un processus transparent et efficace qui doit aboutir à un fichier électoral plus fiable. Mettre en place de nouvelles institutions démocratiques qui vont veiller au déroulement rationnel, clair et crédible du processus électoral. Mais ce processus de réforme doit se faire parallèlement avec les autres démarches de bonne gouvernance en répondant aux aspirations immédiates des Guinéens notamment : la lutte contre la corruption qui était devenue inacceptable et poser les bases d’un développement solide et durable », a-t-il martelé.
En une heure de débats suivi d’une série de questions-réponses, Dr Dansa Kourouma a aussi tenté de persuader diplomates, hommes politiques, parlementaires, hommes d’affaires, acteurs de la société civile, responsables d’organisations et ONG évoluant dans le cadre du maintien de la paix et de la sécurité et journalistes britanniques mobilisés ce mercredi 30 août 2023 sur le bien-fondé du coup d’état du 05 septembre 2021.
« Le Conseil national de la transition a été installé le 5 février 2022, après la prise de responsabilité de l’armée guinéenne, intervenue à la demande d’une frange importante de la population et de la classe politique, pour mettre fin à un processus politique qui a abouti à une confiscation du pouvoir par le Président d’alors. La Constitution ne lui permettait que deux mandats. Contre la résistance de la population et par la manipulation politique, l’ancien Président de la République est parvenu à briguer un 3ème mandat après un processus de changement constitutionnel antidémocratique (…), obtenu dans la violence.
Pour limiter les dégâts, l’armée a décidé de prendre le pouvoir afin de donner la chance au peuple de désigner ses dirigeants légitimes. Je n’ai rien à vous apprendre, mais le maintien anticonstitutionnel cause des dégâts parfois difficiles à corriger dans un pays. Car, il accentue la corruption, l’utilisation de l’argent de l’Etat pour corrompre les institutions, pour corrompre l’élite et manipuler la foule pour se maintenir au pouvoir. Il est donc important de signaler que le changement anticonstitutionnel engendre des dégâts importants sur le plan social, politique et économique. Les dégâts causés aux institutions guinéennes, sont énormes et difficiles à remédier. », a fait remarquer le Président du CNT.
Dans son exposé, le patron de l’organe qui fait office de parlement de transition est aussi revenu sur les valeurs qu’incarne la gouvernance CNRD, notamment la refondation et la rectification institutionnelle.
Dr Dansa Kourouma n’a pas manqué de rassurer les hommes politiques et d’affaires britanniques désireux d’investir en Guinée, tout en leur réitérant que plus rien ne sera comme avant. La souveraineté du pays, l’intérêt majeur des populations guinéennes et les lois internationales et nationales seront rigoureusement suivis par le Parlement guinéen : « plus nous sommes à mesure d’aller ensemble, plus nous sommes à mesure d’impacter. », a-t-il ajouté.
La conférence s’est achevée sur un tonnerre d’applaudissements pour l’invité qui a visiblement convaincu ses interlocuteurs. Plusieurs d’entre eux, ont d’ailleurs promis de se rendre très prochainement à Conakry.
La Cellule de communication du CNT.