L’opposant Ousmane Sonko a fait ce vendredi 15 mars sa première apparition publique depuis des mois à Dakar, au lendemain de sa sortie de prison, avant de s’exprimer devant la presse avec son second, Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle du 24 mars, également libéré.
En boubou blanc, Oumane Sonko, acteur d’un bras de fer meurtrier de plus de deux ans avec le pouvoir, a été accueilli par des centaines de supporters à son arrivée près d’un hôtel de la capitale où s’est tenu une conférence de presse. À ses côtés figurait Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général du parti dissous Pastef et candidat à la présidentielle. Il a donné sa première conférence de presse en tant que candidat après une détention qui aura duré 11 mois.
L’occasion pour le candidat de revenir sur la période de tension politique des trois dernières années entre pouvoir et opposition. Celui qui est toujours dans l’ombre du président du parti, Ousmane Sonko, a aussi livré un peu de sa personnalité. « Je suis un peu plus autarcique. Je suis quelqu’un de particulièrement raisonné, de particulièrement raisonnable, de particulièrement censé, de particulièrement réfléchi… », a-t-il dit.
<< Nous n’avons pas écouté à temps. Nous aurions pu faire l’économie des balafres sur les visages, des frères et soeurs incarcérés dans des conditions extrêmement difficiles>>
Afin de rassurer, car certains lui prête la réputation d’être plus conservateur que son mentor Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye s’est aussi servi de cette rencontre pour revenir sur son programme et sa vision du poste de président. « Je vais rappeler la formule qui décrit la logique politique dans laquelle vous vous êtes tout le temps inscrit : à savoir que le Sénégal n’a pas besoin de messi, ni de héros, mais d’une masse critique de citoyens qui sont conscients des enjeux ».
Enfin, le candidat s’est dit confiant dans sa capacité à l’emporter tout en refusant se projeter trop loin et de dévoiler, par exemple, quel poste il avait prévu pour son acolyte Ousmane Sonko en cas de victoire à la présidentielle. De son côté, Ousmane Sonko a aussi prédit une large victoire de son camp à la présidentielle. « Si l’élection se déroule bien, je ne pense pas qu’on fera moins de 60% », a dit M. Sonko.
Avec rfi